Pourquoi et comment un conseil en écriture
En multipliant les échanges d’information, Internet nous a tous transformés en auteurs. Pas un jour ne se passe sans que nous ayons à produire des courriels, des lettres, des mémos, un article sur LinkedIn, des rapports, des offres de services, un livre, etc… Bien peu d’entre nous ont été formés à l’écriture. Pour beaucoup, écrire est un exercice laborieux, qui prend trop de temps et génère plus de frustrations que de plaisir. La seule consolation que nous ayons, c’est que les destinataires de notre prose sont généralement dans la même situation que nous !
Je crois qu’améliorer notre écriture devrait faire partie de notre formation permanente. Si nous maîtrisons mieux notre communication écrite nous serons plus efficaces. Nos textes seront lus et compris par nos lecteurs ; première victoire. Ils seront capables d’entraîner le lecteur, de le convaincre et de le persuader ; deuxième victoire. Et ce sera bon pour notre image, tout en nous faisant gagner du temps.
Individuellement, ou en groupe, je vous recommande d’avoir recours à un conseil en écriture, un coach, en franglais courant. Les séminaires de formation existent, mais ils concernent votre rapport à l’écriture dans son ensemble. Restons-en aujourd’hui à des projets que vous pouvez avoir dans le cadre de votre vie professionnelle.
De l’idée au texte final, je distingue cinq étapes importantes. Pour les premières, le rôle du conseil est de réfléchir avec vous pour bien cadrer le projet. Ensuite que vous pourrez lui demander de réviser ou de réécrire votre texte. Vous pourriez avoir besoin d’aide à chacune de ces étapes ou seulement pour certaines.
L’idée et son public — Si votre projet en est au stade de la conception, le conseil en écriture peut l’évaluer avec vous, à partir de son expérience éditoriale et marketing. Il y a de bonnes idées, de fausses bonnes idées et de bonnes idées pour lesquelles on se trompe de public. Une réflexion sur le positionnement rédactionnel ou l’organisation du texte peut tout changer à son impact.
Du plan à sa réalisation — Si vous avez déjà conçu un plan pour votre texte ou votre livre, demandez à votre conseil de l’analyser pour vous et de vous proposer des pistes d’amélioration. Si le projet est d’envergure et que vous n’êtes pas trop sûr de vous, il peut faire office de chef de projet et vous aider à organiser et planifier la rédaction.
Reprise d’un texte en cours d’écriture — Si vous avez déjà rédigé un premier jet, demandez à votre conseil d’analyser le texte et de vous expliquer ses forces et ses faiblesses ; ce qui doit être modifié, ajouté ou retranché. Sa collaboration peut s’arrêter là, si vous vous sentez capable de donner au texte sa forme définitive à partir de ses recommandations.
Réécriture — Votre article ou votre livre est complètement rédigé, mais vous sentez qu’il devrait être repris par un professionnel. Demander à votre conseil de le revoir et soyez clair avec lui sur le niveau d’intervention que vous souhaitez. Vous pouvez lui demander de corriger les principales fautes de français, de syntaxe et de ponctuation, et qu’il vous signale les phrases mal construites, ambigües, afin que vous les réécriviez si vous le jugez utile. Ou vous pouvez lui demander réécrire tout le texte, en respectant scrupuleusement votre pensée et le registre de langage que vous avez choisi.
Correction, révision — Pour bien corriger un texte, il faut l’aborder d’un œil neuf. Votre conseil n’est pas forcément le mieux placé pour le faire. Il va corriger beaucoup de petites erreurs au passage; mais après avoir travaillé plusieurs heures sur votre texte il laissera inévitablement passer des fautes ou des coquilles. Prévoyez de faire réviser votre texte par une correcteur ou une correctrice professionnelle.
N’oublions pas deux principes que je recommande de respecter.
1er principe — Plus qu’un expert, le conseil en écriture est votre allié, mais pas un courtisan. Il veut que votre projet réussisse et il est au service du texte. Même si c’est inconfortable, demandez-lui de toujours vous “donner l’heure juste”, comme on dit au Québec. Le respect de l’auteur passe par le respect de la vérité.
2eme principe — La confidentialité. Cela va sans dire, mais cela va encore mieux en le disant : la collaboration de votre conseiller éditorial est par nature discrète et devrait rester anonyme. Cela ne pose pas de problème concernant une collaboration à un article ou à un rapport. Mais il peut y avoir débat dans le cas d’un livre. Sauf pour les livres d’entretiens qui ne sont que la transcription éditée d’enregistrements audio, je ne vois pas pourquoi le nom de votre conseiller figurerait sur votre livre. Votre conseiller en écriture applique un savoir-faire acquis au fil des années ; la création est du côté de l’auteur, même débutant.