Écrire : organiser le chaos

J’utilise le schéma ci-dessus dans le premier de mes ateliers de formation. Il est un concentré d’optimisme et pourtant, même si j’ai assez vécu pour être généralement sceptique j’y crois absolument. Pour moi il résume le passage de la page blanche au texte. Vous avez à gauche l’état de Nature, à droite l’état d’Écriture.

Pour le dire autrement, la partie gauche du schéma représente le bordel qui règne sur votre bureau ou dans votre tête avant que vous ne commenciez à écrire; la partie droite représente le texte auquel vous allez aboutir quand vous aurez mis tout cela en musique, pétri la pâte, taillé la pierre — prenez l’image qui vous convient.Dans l’état d’Écriture: tous les éléments sont exposé et coordonnés selon la dynamique qui convient au texte et à son message. Ce n’est pas si compliqué; c’est même jubilatoire.

Les esprits racornis qui font profession d’intimidation voudraient vous faire croire qu’écrire est difficile. Ce n’est pas plus difficile que de bien parler ou de faire du vélo. Il faut être attentif à ce que l’on écrit (Voir le post intitulé Réveillez-vous) et s’exercer. Avec la pratique vient la maîtrise et la facilité apparente. Surtout, s’amuser avec les mots, la construction des phrases, et la mise en forme du message que vous voulez faire transmettre.

Pour quiconque se prend au jeu, écrire devient un plaisir; au point qu’il faut très vite apprendre à se méfier de notre engouement pour ce que nous venons d’écrire. Il est dangereux d’envoyer un texte à son destinataire le soir avant de dormir. Reprenez plutôt votre texte le lendemain matin; vous aurez une appréciation plus juste de votre génie et l’occasion de corriger quelques bourdes.

Pas besoin d’être passé devant la Sorbonne un jour de pluie pour comprendre qu’il n’y a pas de méthode pour écrire aussi bien que Proust, Maurice Genevoix ou Éric Vuillard, ou aussi mal que … Mais tout le monde peut écrire correctement, et produire des textes qui sont à la fois agréables à lire et efficaces.